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"Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance.
Et je n'en reviens pas.
Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle…
Qui est venue au monde le jour de Noël de l'année dernière…"
Charles Péguy
Noël et l’Espérance. L’affinité de ces deux mots semble évidente tant nous associons à la fête de Noël, lumineuse et familiale, nos attentes d’un monde réconcilié, notre désir de joie et de paix, de renouveau et d’innocence. Pourtant, un tableau du peintre Marc Chagall, intitulé Nativité, tente une association plus troublante : celle de la naissance et de la Croix.
Datée de 1950, cette lithographie figure la Vierge et son enfant à droite de la composition. Leur relation maternelle est mise en exergue par la figuration du sein, tandis que saint Joseph flotte au-dessus d’eux. Au centre, le bœuf occupe une place primordiale, tandis que sur le côté gauche, Chagall présente le Christ en Croix. L’artiste nous emmène à sa façon sur les pas du Christ, de la nativité à sa crucifixion en passant par l’incarnation du Fils de Dieu parmi les hommes.
Quel sens donner à cette rencontre entre la venue au monde de l’Enfant-Dieu et la mort de l’Innocent-Crucifié ?
J’y vois l’occasion de nous poser une question parfois écartée : quelle est notre Espérance ? Il ne s’agit pas de porter un regard négatif sur les espoirs de notre humanité inquiète, mais de mesurer l’extraordinaire nouveauté et l’inattendue de l’Espérance chrétienne que reflète Chagall.
Avant la naissance du Messie, il y a la longue attente d’un peuple qui trouve sa convergence dans les mots de l’ange Gabriel à la Vierge Marie : « Rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1, 37) et dans ceux de la Vierge Marie à l’ange : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38). Cela signifie que la toute-puissance de Dieu se soumet à notre foi et se déploie dans nos vies en écho à la promesse de son Amour. Promesse si réelle qu’elle prend la forme d’une présence, d’un enfant, d’un homme simple vivant parmi les siens à Nazareth, d’un prophète « doux et humble » qui annonce l’Evangile aux pauvres, la libération aux captifs…
Et si la Nativité comme notre Espérance s’éclairait dans le mystère de la Croix ? Le Crucifié de Chagall regarde le bœuf du sacrifice et plus loin la Mère qui allaite. Il faut le vis-à-vis de la Croix pour donner toute sa force à l’Espérance de la Nativité. Pas d’amour sans la croix, tous les parents le savent. Mais le Christ nous dit aussi : dorénavant, pas de croix sans amour, puisque c’est sur la Croix qu’Il se livre.
Noël n’est pas la fête naïve de ceux et celles qui veulent croire que tout ira bien, mais l’annonce de l’Amour blessé du Dieu de la Vie qui s’est donné à la Crèche et redonné encore sur la Croix pour signifier que c’est là qu’Il habite et nous rejoint dans toutes nos épreuves et nos doutes.
Que Noël soit notre Espérance ! Saintes fêtes à chacune et chacun.
Philippe Becquart
Adjoint du représentant de l’évêque, Région diocésaine Vaud
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